Séquestrée. Chevy Stevens

Je ne connaissais pas encore l’auteure Chevy Stevens, mais attirée par cette couverture sombre et frissonnante, je n’ai pas résisté longtemps pour découvrir son roman Séquestrée, publié chez L’Archipel.

Séquestrée - Chevy Stevens

L’histoire

Annie O’Sullivan, 32 ans, est agent immobilier sur l’île de Vancouver. Par un beau dimanche ensoleillé d’août, alors qu’elle fait visiter une maison à un potentiel acquéreur, ce dernier lui plante le canon d’un revolver dans le dos et l’oblige à monter dans sa camionnette… Quand Annie se réveille, elle est prisonnière dans une cabane isolée en pleine forêt. C’est le début d’un enfer qui durera plus d’un an, douze mois où le Monstre – comme Annie le surnomme – fera d’elle sa chose. Torture psychologique, abus sexuels… tout y passera, jusqu’à ce que la jeune femme parvienne enfin à s’échapper.
Pourtant, le plus dur commence pour Annie, qui doit à présent surmonter son traumatisme, réapprendre à vivre normalement sans plus dormir enfermée dans un placard, seul lieu où elle se sent en sécurité, et, surtout, accepter l’effroyable vérité : elle connaît le commanditaire de son enlèvement…

Mon avis

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce roman est un coup de cœur, ou plutôt une sacrée claque ! Annie, jeune femme d’une trentaine d’année est enlevée alors qu’elle fait visiter une maison à un client potentiel et devient prisonnière d’un être sans scrupules pendant plusieurs mois. Avec ce point de départ, je n’ai pas pu m’empêcher de faire la comparaison avec le personnage de Flora Dane dans Lumière Noire de Lisa Gardner, qui elle aussi a été retenue captive plusieurs mois. Mais sincèrement, la comparaison s’arrête là ! La construction du roman déjà, m’a agréablement surprise car les chapitres se transforment ici en séances et le personnage s’adresse à sa thérapeute comme si nous étions nous même la spécialiste en question. Cela crée un lien indéniable entre Annie et le lecteur et j’ai beaucoup apprécié cette forme d’écriture que propose l’auteure, je me suis sentie immédiatement immergée dans le récit de sa rescapée.

Car les chapitres s’enchaînent à grande vitesse et Annie nous dévoile ce qui s’est réellement passée. A commencer par l’enlèvement, brutal, rapide et d’une violence fulgurante qui paralyse le corps et l’esprit. Un choc incomparable qui n’est pourtant que le début d’une longue série et qui, durant cette année de captivité, va laisser des stigmates indélébiles dans la psyché de cette femme. Car même sortie des griffes de cet enfer, on comprend aisément que rien n’est plus pareil. Alors pour avancer, elle livre ses journées d’enfermement, les sévices physiques et psychologiques, l’atrocité subie sous les assauts de cet homme qu’elle n’avait jamais croisé auparavant et dont elle ignore tout. Le portrait de son tortionnaire se dessine au fil des pages et je ressentais la peur à mesure que notre personnage luttait pour sa survie. Les chapitres sont intenses, révoltants, l’envie de hurler me brûlait la gorge tant le désespoir d’Annie était foudroyant.

Séquestrée - Couverture

Chaque fois que je me pose la question de savoir comment j’ai pu devenir le zombie que je suis aujourd’hui, je repense invariablement à ce moment. À cet instant où j’ai ouvert au diable la porte de mon âme.

Cinquième séance

Mais l’auteure ne se contente pas de nous faire vivre l’enlèvement et la séquestration. Elle n’hésite pas à mettre en lumière les blessures qui poursuivent les personnes survivantes après un tel cauchemar. Des douleurs parfois ravivées par la culpabilité, pourtant injustifiée, de ne pas avoir eu la force nécessaire pour résister ou s’échapper. Et après avoir vécu ces horreurs sans nom, le monde n’a plus la même saveur. Annie raconte sans détour les sons, les odeurs, les parfums qui l’entouraient durant sa captivité et qui aujourd’hui lui paraissent infâmes. Et il y a également les proches qui ne savent pas vraiment comment agir, comment se comporter face à cette revenante qu’ils reconnaissent à peine. Mais il y a surtout l’enquête policière, car même si la jeune femme est désormais libérée, il reste des questions sans réponses. Qui était ce monstre et surtout pourquoi l’avoir choisi elle ? Chevy Stevens m’a maintenue à mon tour prisonnière, tenue en haleine par ce besoin viscérale de savoir, par la nécessité de suivre sa plume acérée jusqu’à la vérité qui nous attend lors des dernières séances. Une vérité révoltante et écœurante que mon imagination n’aurait osé concocter après tant d’épreuves.

🖤 Une lecture percutante portée par une plume puissante, c’est un coup de cœur déchirant dont je n’ai pu me séparer avant d’avoir englouti la dernière page !

Et-vous, connaissez-vous ce roman ?

« Séquestrée » de Chevy Stevens.
Éditions L’Archipel, 2013.

44 commentaires sur “Séquestrée. Chevy Stevens

  1. Effectivement, ça semble terriblement brutal. J’avoue ne pas être certain de pouvoir supporter cette tension ni certaines descriptions. Mais je note le titre et, à l’occasion, j’y jetterai un œil.

    1. Brutal c’est un mot qui correspond bien à ce roman, c’était difficile de suivre le personnage tout au long de ses séances et de revivre ces journées de captivité. Mais c’était vraiment captivant à la fois grâce à son caractère et à l’écriture de l’auteure. N’hésites pas à me redire ce que tu en as pensé si tu jettes un œil. 😉

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