Comme pour le précédent roman A même la peau, c’est avec une relecture que je poursuis les enquêtes du personnage D.D. Warren. Cette fois-ci, je replonge dans le roman Lumière noire, sorti en 2018.

L’histoire

472 jours : c’est le temps qu’a passé Flora aux mains de son bourreau. 472 jours plongée dans un abîme de ténèbres, à n’espérer qu’une chose : survivre.
Sortie miraculeusement de cette épreuve, elle cherche depuis à retrouver une existence normale. Pourtant, les murs de sa chambre sont tapissés de photos de filles disparues.
Quand, à la recherche de l’une d’elles, Flora se fait de nouveau kidnapper, le commandant D.D. Warren comprend qu’un prédateur court les rues de Boston, qui s’assurera cette fois que Flora ne revoie jamais la lumière…

Mon avis

Dans ce neuvième titre de la saga, Lisa Gardner nous propose comme souvent une intrigue à plusieurs voix. La subtilité ici, ce n’est pas tant les différents personnages qui nous offrent leurs points de vue, mais plutôt la temporalité des faits. Nous découvrons Flora, survivante d’un enlèvement long de 472 jours. Quinze long mois dont les enquêteurs ignorent quasiment tout. Et Flora ne peut se résoudre à avancer comme si rien n’était. Depuis qu’elle a retrouvé sa liberté, elle traque, chasse les prédateurs semblables à celui qui l’a retenue captive si longtemps. A la manière d’un miroir trouble, nous suivons alors Flora dans sa quête de justice, tout en découvrant le calvaire enduré lors de sa disparition. Une alternance entre deux personnalités qui ne forme pourtant qu’un tout.

Bien sûr, s’ajoute à ces deux récits, les affres de la commandante D.D. Warren, qui se remet tant bien que mal de sa dernière affaire. Blessée peut-être, mais affaiblie certainement pas ! Je ne me lasse pas de ce caractère féroce, de la hargne qui anime cette femme. Plus je lis ses aventures et plus je l’aime. Mais appelée sur une scène de crime, elle ne s’attendait certainement pas à rencontrer quelqu’un d’aussi farouchement pugnace qu’elle. Car il faut le dire, Flora, avec son vécu sordide, est loin d’être une jeune femme docile. Victime, coupable, menteuse ? D.D. Warren aura fort à faire, en particulier quand Flora sera de nouveau introuvable…

J’ai beaucoup aimé, comme à chaque fois, le rythme imposé par l’alternance des chapitres. L’enlèvement de Flora pendant cette très longue période est douloureux à découvrir, horrible même. L’auteure ne manque pas de détails pour nous immerger dans cet enfer où évolue son nouveau personnage. Entre captivité, survie, oubli de soi, syndrôme de Stockholm et retour à la liberté, on découvre plusieurs aspects de la victime. Bien que la jeune femme pousse le vice à l’extrême, se mettant en danger sans vergogne, j’ai trouvé intéressant sa manière de survivre après avoir échappé à l’indicible. Elle est ici, l’élément phare de ce roman et je suis curieuse de la retrouver dans « Au premier regard » sorti en Janvier 2023, ou elle retrouve D.D. Warren ainsi que Kimberly Quincy, une autre enquêtrice récurrente de Lisa Gardner.

D.D. Warren me plait toujours plus à chaque histoire, et le personnage de Flora, bien plus froide cependant, m’a touchée par son vécu. Une relecture bien appréciée pour une série que je ne suis pas prête de lâcher.

Ce roman fait partie de mon objectif : Rencontre avec D.D. Warren.

« Lumière noire » de Lisa Gardner.
Albin Michel, 2018.