Nowhere girl. Magali Le Huche

Avec sa couverture reprenant la mythique Abbey Road, la bande dessinée Nowhere girl de Magali Le Huche nous dévoile un aperçu de son inspiration musicale. Pourtant derrière cette façade se cache un sujet surprenant, la phobie scolaire.

Nowhere Girl - Magali Le Huche

L’histoire

Magali a 11 ans. Elle aime les Beatles, dans la catégorie « passionnément » ou « à la folie ».
Ce qu’elle aime moins, c’est l’école, surtout depuis qu’elle est au collège. Elle qui pensait être une élève comme les autres éprouve soudainement une peur panique à l’idée d’aller au collège.
Telle une « Alice au pays des merveilles », elle se réfugie alors dans l’univers parallèle des Beatles nourri de leur musique et de couleurs éclatantes.

Mon avis

Dans ces pages nous rencontrons Magali Le Huche elle-même, à l’aube de sa rentrée au collège, à la découverte du monde des « grands ». Terminés, les jeux dans la cours de récréation. Et avec ce commencement, on s’aperçoit comme le décalage entre l’école primaire et le collège peut être difficile à assimiler et peu importe si l’histoire se déroule dans les années 1990 ou non, car c’est une vérité qui a très peu changé.

Cette jeune fille tente alors d’apprivoiser ce nouvel environnement, mais la pression qu’elle s’inflige va faire de l’école une source d’anxiété maladive. Un élément m’a d’ailleurs sauté au yeux, celui d’une professeure trop à cheval sur l’apprentissage des leçons, n’hésitant pas à mettre mal à l’aise les élèves pour satisfaire son autorité. Car oui, ça existe, nous sommes certainement nombreux à en avoir croisé durant nos études. Et ici, on se rend bien compte que cette autorité, en plus d’être totalement contre-productif, est effrayante pour un enfant. Alors, certes, cette vilaine dame n’est peut-être pas la seule responsable des maux de la fillette, mais cette ambiance délétère participe grandement à la situation. Jusqu’à ce qu’un nom soit donné à la douleur de l’adolescente : la phobie scolaire.

Par ces illustrations, on découvre combien les Beatles l’ont aidée à traverser cette dure période, endossant le rôle d’une bouée de sauvetage. Souvent avec humour et dérision, on la voit crier son amour pour ce groupe dans une époque où les jeunes admirent d’autres stars. Un décalage ajoutant alors un sentiment de dissociation avec la société dans laquelle elle grandit. Cela ne l’empêchera pas pour autant de développer une véritable passion pour John Lennon et ses compères. D’ailleurs, certaines planches de cette bande dessinée nous prouvent toute l’inspiration que lui ont apporté les musiciens.

Nowhere Girl - Extrait 1
Source Extrait : Izneo.com
Nowhere Girl - Extrait 2
Source Extrait : Izneo.com

Si je n’ai pas été séduite d’emblée par le style graphique des planches, faites essentiellement de blanc et de rose, je dois admettre que certains passages ont un univers très colorés, très Sixties, ce qui m’a beaucoup plu. J’ai d’autant apprécié le fond de cette histoire où l’auteure dépeint les raisons de son mal-être passé, l’engouement passionné qui peut animer un enfant, les avantages et inconvénients de l’école à la maison, mais aussi la transition vers l’âge adulte. Des messages qui peuvent démontrer comme l’adolescence est un facteur essentiel pour construire son identité future.

Avec cette BD autobiographique, Magali Le Huche nous dévoile les difficultés rencontrées lors de la scolarité, et plus généralement lors de l’adolescence, mais elle révèle aussi le pouvoir d’un amour musical dévorant.

Vous l’avez déjà lu ?

« Nowhere girl » de Magali Le Huche.
Editions Dargaud, 2021.

26 commentaires sur “Nowhere girl. Magali Le Huche

    1. J’ai bien apprécié les doubles pages très colorées qui ont vraiment un esprit d’évasion, ça apportait du peps à l’ensemble et ça retranscrit bien l’univers de la jeune fille et le monde qu’elle s’est créé. 😊 J’espère que tu aimeras cette lecture si tu la découvres car le sujet est vraiment intéressant et soulève pas mal de questions, comme l’amitié, le soutien de la famille, la pression, le regard des autres, le changement du corps, notamment chez les adolescentes, entre autres thèmes. 🙂

  1. Je n’avais encore jamais croisé d’ouvrages qui traite de la phobie scolaire – ou alors, je n’y ai pas fait attention. Mais mettre ce livre entre les mains d’adolescents pourrait être utile, pour leur montrer qu’ils ne sont pas les seuls à subir tous ces changements entre l’école primaire et le collège. Et là, ce qui ajoute une plus-value, c’est que l’histoire n’est pas fictive mais autobiographique 🙂
    Sinon j’aime vraiment beaucoup le titre de la BD, ce « Nowhere girl ». Il m’a tout de suite interpellée ^^

    1. C’est un thème qu’on retrouve peu, ou alors comme toi je n’avais jamais fait attention jusque là. Mais oui, je pense qu’il peut aider les élèves à extérioriser leurs sentiments, ou au moins, leur montrer qu’ils ne sont pas seuls à se sentir mal dans ce nouveau monde. C’est effectivement le titre qui m’a interpellé quand je l’ai aperçu sur le site de Izneo. 😊 Passes une belle journée Mathilde. 🙂

      1. Je ne connaissais pas du tout le site de Izneo avant tu n’en parles. Tu as un abonnement numérique, c’est ça 🙂 ?
        Bonne journée à toi également !

        1. Oui c’est ça, c’est une bibliothèque numérique de BD et mangas. C’est un abonnement mensuel et si tu as la carte Fnac+ les trois premiers mois sont offerts, pratique pour tester (c’est comme ça que je l’ai découvert). ☺️ Merci !

          1. Je ne connaissais pas du tout ! Bon, je ne lis pas de BD et de mangas, mais c’est toujours bien de connaître l’existence de ce genre de choses ^^

            1. J’aime bien quelques bandes dessinées de temps en temps, et comme toi j’ai trouvé l’idée sympa quand j’ai découvert le site. 🙂

    1. Bonsoir, ça va merci et toi ?
      Tu as raison, c’était une bande dessinée avec un sujet intéressant. L’auteure a su retranscrire les émotions qui l’ont traversée tout en apportant une petite touche d’humour et d’auto dérision. Passe une bonne soirée. 😊

  2. Cette BD semble importante à lire surtout pour des plus jeunes car effectivement, c’est très facile de rencontrer des profs de ce type dans sa scolarité. Une de mes amies a fait une phobie scolaire et même si elle ne va plus à l’école depuis longtemps, elle reste un peu traumatisée.

    1. Oui, elle est très intéressante et comme tu le dis, je pense que pour les plus jeunes, elle peut donner une forme de réconfort, et peut-être aider à faire parler un peu, dire ce qui ne vas pas. Et c’est toujours important de parler quand on se sent mal, en particulier à cet âge. J’espère que ton amie a pu trouver des solutions pendant cette période difficile qu’elle a traversé. Merci pour ton commentaire Aurélie, passe une belle journée. 😊

  3. Je ne l’ai pas lu mais je l’ai vu passer cet ouvrage.
    La musique m’ayant permis d’affronter ma phobie scolaire à une époque où c’était très peu (re)connu, je t’avoue que l’histoire de cette fille me parle et me touche déjà ! Quant à un.e enseignant.e trop autoritaire, j’en ai eu mon lot et je confirme que ça n’aide pas à se sentir apaisé et en sécurité…
    Comme toi, les graphismes ne me parlent pas trop mais ils ont l’air de bien correspondre à l’histoire.

    1. La musique peut parfois nous apporter tellement de force et de courage ! J’espère que tu as réussie à traverser cette période sans trop de conséquences sur le long terme, mais en effet, ça devait être compliqué de faire comprendre la situation alors que c’est effectivement un problème peu connu (ou pris au sérieux parfois). Je pense que cette lecture réveillerait certainement des sensations et des souvenirs pour toi, qui a connu ça. Et malgré mon petit bémol sur les graphismes, je dois dire que le message passe bien. Passe une belle journée Audrey. 😊

      1. Je trouve qu’il y a un net progrès quant à la prise en charge par rapport à mon époque même si beaucoup de choses restent à faire…
        Merci et bonne soirée 🙂

        1. C’est une bonne chose pour les élèves actuels et futurs si la prise en charge et l’accompagnement s’est améliorée avec les années. Pourvu que ça continue sur cette voie.
          Merci Audrey 🙂

    1. Oui, avec un ado à la maison, tu pourrais certainement reconnaitre quelques situations présentées dans cette BD, phobie scolaire ou non. Celle-ci est vraiment sympathique, et en plus le sujet est important, bien qu’assez peu courant en littérature je pense. Et l’auteure a toujours une petite touche d’humour pour présenter les évènements qu’elle a traversé. 😊

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