Salem. Stephen King

Vous le savez peut-être, de temps en temps, j’aime bien découvrir les titres de Stephen King, en souvenir des premières lectures sombres de mon adolescence. Cette fois, j’ai jeté mon dévolu sur Salem, deuxième roman de l’auteur, publié en 1977.

Salem - Stephen King

L’histoire

Le Maine, 1970. Ben Mears revient à Salem et s’installe à Marsten House, inhabitée depuis la mort tragique de ses propriétaires, vingt-cinq ans auparavant. Mais, très vite, il doit se rendre à l’évidence : il se passe des choses étranges dans cette petite bourgade. Un chien est immolé, un enfant disparaît, et l’horreur s’infiltre, se répand, aussi inéluctable que la nuit qui descend sur Salem.

Mon avis

Qu’on se le dise, si j’aime plonger dans l’univers fantastique et horrifique de Stephen King, il n’empêche que ses écrits sont toujours des expériences à double tranchant. Soit je suis embarquée d’emblée dans son imaginaire et j’en ressors conquise, comme avec La Ligne verte, soit j’éprouve rapidemment un sentiment de lenteur qui ne me quitte plus, comme dans Joyland. Et même si j’en suis la première navrée, j’aurais tendance à classer Salem dans la seconde catégorie.

L’auteur aime mettre en place son environnement, nous offrant une présentation minutieuse de sa création. Ici, nous découvrons le village de Jerusalem’s Lot, appelé Salem par ses habitants. Un endroit au passé mouvementé et aux secrets bien enfouis. Stephen King nous dévoile sa ville fictive avec précision, de la visite des rues à la rencontre des habitants. On y voit alors le mal qui ronge chaque maison, les non-dits qui blessent chaque famille, les douleurs qui étreignent les cœurs. Mais c’est justement cette avalanche de détail qui m’a apporté ce sentiment de longueur que je redoute tant. Passer les 250 premières pages à observer un village, cela m’a parue bien trop encombrant.

Pourtant, j’étais très intriguée par Marsten House, ce manoir surplombant la ville et depuis longtemps abandonné. Un manoir que tout le monde redoute, surtout quand des étrangers prennent possession des lieux. Qui pourrait bien avoir envie de s’installer dans une maison délabrée où les murs empestent encore la cruauté de l’ancien propriétaire ? Stephen King insiste tellement sur la force maléfique de cette demeure, sur la crainte qu’elle inspire, que j’attendais patiemment de connaitre l’histoire derrière ces murs. Mais ma curiosité est retombée comme un soufflet. Au fil des chapitres, j’ai eu l’impression que ce n’était finalement qu’un élément de décor sinistre sans que son passé, ni celui des premiers habitants, ne soit pleinement dévoilé.

Salem - Couverture

Le relent de scandale et de violence attaché à la maison lui venait d’un évènement antérieur à leurs naissances, mais les petites villes ont la mémoire longue et les horreurs qui ont pu s’y commettre sont religieusement transmises d’une génération à l’autre.

Chapitre 2

Pour cette histoire, le maître de l’horreur s’est inspiré de Dracula, écrit par Bram Stoker. En effet, un ennemi redoutable a pris ses quartiers à Jerusalem’s Lot. Alors, si vous aimez le mythe du vampire, tout est là ! Dents acérées, pieux, cercueils et autres éléments incontournables liés à cette créature légendaire, rien ne manque. Bien que j’aie apprécié la lecture du grand classique de Bram Stoker, je ne suis pas particulièrement attirée par les vampires. Leur image a été utilisée et réinventée un bon nombre de fois, et le roman de Stephen King, des décennies après sa sortie, n’a pas eu l’originalité que je recherchais. Dommage, il ne m’aura finalement pas réconciliée avec ces êtres surnaturels avides de sang.

Malgré un village énigmatique et une demeure inquiétante, les descriptions et dialogues m’ont paru s’éterniser et malheureusement, ce n’est pas ce roman qui me fera renouer avec les vampires.

Et vous, avez-vous aimé ce livre ?

« Salem » de Stephen King.
Le Livre de Poche, 2009.

54 Commentaires sur “Salem. Stephen King

    1. C’est drôle ça, on est quelques uns à avoir ce ressenti, ça passe où ça casse ! 🤭 Malgré cette rencontre manquée, ça ne m’empêchera pas de découvrir d’autres de ses romans. D’ailleurs, si tu as des titres à me conseiller, je suis preneuse Nath. 😉

      1. Alors j’ai eu un gros coup de cœur pour 22/11/63, sinon j’ai adoré la trilogie Mr Mercedes. J’ai beaucoup aimé aussi Dolores Claiborne ! Là je suis dans Misery (mais je lis peu car seulement avant de dormir sur ma liseuse) et j’ai eu du mal à sortir du film pour m’accrocher aux mots mais maintenant j’aime beaucoup. Toujours cette introspection d’écrivain, j’adore.

        1. Ah, Misery fait justement partie des titres que j’aimerais beaucoup lire ! Pas évident de sortir des films parfois pour se lancer dans la lecture, mais je suis contente de voir que celui-ci te plait. Merci beaucoup pour ces conseils Nath. 😊

  1. Malgré tout, ton édition est super jolie de Salem … quant au livre, je compte le lire un jour car j’ai regardé et beaucoup apprécié Chapelwaite qui est liée apparemment à Salem (si j’ai bien compris ce que m’a expliqué mon copain ^^). J’avoue que lire comment toi, fan de S King, tu ressors mitigée de ta lecture, ne me donne pas forcément envie de le lire là tout de suite-cette année ^^ Mais un jour, je tenterai l’aventure, un jour ! 😉 Merci pour ce retour de lecture

    1. Oui elle est super sympa, c’est les dernières éditions du Livre de Poche je crois. En plus ici, il y a quelques photographies dans le roman et aussi deux nouvelles du King à la fin de l’histoire. 🙂 Vous êtes déjà deux personnes à me parler de cette série, je suis quand même bien curieuse ! C’est un bien grand mot de dire que je suis fan, mais c’est vrai que j’apprécie son univers, malheureusement ici ça n’a pas marché avec moi mais qui sait, tu aimeras peut être cette ambiance alors laisses toi tenter. 😉

  2. C’est un roman que j’ai prévu de lire, suite à mon visionnage de la série Chapelwaite avec Adrian Brody (PrimeVideo). Cela dit, je comprends ton ressenti au sujet des longueurs dans certaines œuvres de l’auteur. Tu n’es pas la première à soulever cet aspect pour ce roman-ci. Tu vois, je pensais que la série Prime surfait sur cette « mode » de narration lente qu’on observe de plus en plus, où tout se passe finalement dans les deux derniers épisodes (je pense aussi à la série Netflix « Sermons de minuit »). Mais en fait, en lisant ta chronique, je me dis que le livre était déjà comme ça ! 😁

    1. Ah je ne connais pas cette série, dommage je n’ai pas Prime video. Mais en voyant les images sur internet, l’ambiance colle bien avec l’idée que j’avais en lisant le roman. 🙂 Mais oui, pour le coup, les lenteurs viennent plutôt de la narration de l’auteur que d’un choix scénaristique pour la série. Quoi que, les deux ne sont pas incompatibles non plus. 🤭 Après, c’est un effet qui plaît à d’autres lecteurs, donc n’hésite pas à tester à l’occasion. Peut être qu’en version audio d’ailleurs ça pourrait être une belle expérience. 🙂

      1. Ah si je le lis, ça sera en audio car j’ai une version poche qui date de Mathusalem, où c’est écrit tellement petit que la lecture me fatigue d’avance. D’ailleurs, je l’avais commencé, mais au bout de deux chapitres, je n’en pouvais plus, même avec les lunettes ! 😁 Je crois qu’il est récemment sorti en audio, chez Audiolib si je ne me trompe pas.

        1. Ah oui en effet, la lecture ne devait pas être des plus aisées et au vu de la taille du roman, je te comprends ! 🤭 Il me semble aussi avoir vu une sortie audio récemment, c’est possible, mais tu es certainement bien plus calée que moi sur le sujet. 😉

  3. Même si je comprends ton ressenti sur les longueurs, je garde un bon souvenir de ce classique de l’auteur. Quand je l’ai lu, il y a cinq ans, il faisait même partie de mes préférés 🙂 Depuis, j’en ai lu beaucoup d’autres et il faudrait que je me creuse les méninges pour établir un petit top 3 ou 5 😛 La Ligne verte, que tu cites, y a une place, c’est certain.

    1. Après il y a un véritable travail de fond, je le reconnais, sur la création de toute cette ville, des habitants et de leurs histoires, mais je n’ai pas été sensible au charme de Salem malheureusement. La ligne verte par contre, on est d’accord. 🖤 Et tu m’as d’ailleurs tentée avec quelques unes de tes chroniques sur l’auteur, notamment avec Minuit 2. Merci pour ton avis sur celui-ci. 🙂

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