Et toi, quand est-ce que tu t’y mets ? Cazot & Martin

Aujourd’hui, j’ai envie de vous présenter une petite bande dessinée bien sympathique. Il s’agit du premier tome de Et toi, quand est-ce que tu t’y mets ? réalisée par Véronique Cazot et Madeleine Martin.

Et toi, quand est-ce que tu t'y mets ? Cazot & Martin

L’histoire

A l’âge où toutes les femmes ne pensent qu’à pouponner, Jeanne, 35 ans, n’a aucune envie de s’y mettre. Elle voit l’accouchement comme un film d’horreur, la maternité comme une perte d’identité et l’éducation des enfants comme un parcours du combattant. Le jour où Jeff, son compagnon et allié de toujours, voit sa fibre paternelle se réveiller en pleine crise de la quarantaine, Jeanne voit son équilibre menacé. Le bonheur passe-t-il forcément par la case bébé ?

Mon avis

Avec son premier tome nommé Celle qui ne voulait pas d’enfant, cette bande dessinée met en avant un thème qu’on aborde peu. A savoir, le non désir de maternité. A défaut d’en parler, c’est aussi régulièrement mal perçu en société. N’ayant pas d’enfant et ne souhaitant pas en avoir, j’étais curieuse de découvrir ce livre et les aventures de son personnage.

A travers des saynètes colorées et rigolotes, on suit donc Jeanne, jeune femme de 35 ans, sans enfant et heureuse en ménage. Pourtant, il y a les regards, les petites phrases et les gros doutes qui s’immiscent de temps à autre dans son quotidien. Alors oui, Jeanne apprécie les enfants, mais non, elle n’a pas besoin d’être mère pour exister. Des projets, elle en a tout de même, sa vie est bien remplie. J’ai apprécié ses petites répliques et son côté légèrement mélodramatique. Sans oublier, l’affection toute particulière qu’elle voue à sa contraception. Au fil des pages, on suit cette femme dans ses peurs, ses introspections et on aperçoit le retentissement que cela amène sur sa vie de couple.

Et toi, quand est-ce que tu t'y mets - Extrait 1
Source Extrait : Izneo.com
Et toi, quand est-ce que tu t'y mets - Extrait 2
Source Extrait : Izneo.com

Ce tome dénonce avec humour les brimades et remarques auxquelles sont confrontées les femmes non désireuses d’être mère. Des petites phrases souvent anodines qui s’ajoutent parfois à de réelles attaques personnelles. Pourtant, cette lecture reste légère car, disons les choses franchement, les remarques à ce sujet peuvent être blessantes, voire même insultantes. Ici, les auteures ont fait le choix de traiter le sujet avec candeur, sans se poser en cheffes de meute. Le personnage central, Jeanne, a ses propres raisons de ne pas vouloir d’enfant et elle porte sa décision comme une fierté. Car après tout, qui mieux que soi-même pour décider du devoir de parentalité ?

J’ai passé un bon moment avec cette lecture. C’était une découverte amusante et colorée, traitant d’un sujet dont on parle peu et qui pourtant ne devrait plus être tabou.

Si ça vous tente, le second tome, intitulé On l’appellera Simone, parle quant à lui de la décision d’avortement.

« Et toi, quand est-ce que tu t’y mets ? Celle qui ne voulait pas d’enfant. »
De Véronique Cazot & Madeleine Martin. Fluide Glacial, 2011.

34 Commentaires sur “Et toi, quand est-ce que tu t’y mets ? Cazot & Martin

  1. On parle peu du désir de non-maternité donc c’est chouette que cette BD s’empare du sujet ! Car il ne devrait plus être tabou en 2023, et chaque femme devrait pouvoir faire ce qu’elle veut de son corps sans se faire juger…. Car, après tout, ne pas être mère est un choix tout aussi respectable que de l’être !

    1. Tu as tout dit Mathilde, chaque personne doit être libre de ses choix, en particulier quand c’est une question aussi personnelle. Il y a quelques titres qui se sont emparé du sujet, mais ça reste limité. En tout cas, celle-ci est toute en bonne humeur, c’était agréable à découvrir. 🙂

      1. Et ce qui est bien aussi, c’est que cela est raconté dans une histoire imagée. C’est plus attirant que si l’auteure en avait parlé dans un essai ou un documentaire 🙂

  2. J’ai techniquement deux enfants (que j’ai porté) mais en fait, j’en ai quatre, car j’ai élevé mes deux belles-filles.
    La maternité, aussi forte qu’on puisse l’avoir souhaitée, est parfois très lourde. Alors de mon côté, je respecte celles qui font le choix de ne pas avoir d’enfants car finir par en faire juste à cause de la pression sociale peut se révéler un désastre à la fois pour l’enfant, mais aussi pour la femme et peut-être même son couple. Si les gens se mêlaient un peu plus de leurs affaires, on n’aurait pas à justifier nos choix…

    1. C’est une belle famille que tu as là, quatre enfants, c’est du boulot ! Mais certainement de très moments également. 🙂 Tes mots sont très justes Nath, faire des enfants à cause des « valeurs » sociales n’est absolument pas une bonne raison, quoiqu’en dise l’entourage. A chacun ses projets et ses envies ! 🙂

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