Brussailes. Eléonore Devillepoix

Depuis sa sortie en Octobre dernier, ce roman me faisait envie, avec nos amis à plumes qui trônent fièrement en couverture. C’est donc avec plaisir que j’ai découvert la grande aventure des oiseaux de Brussailes, imaginée par Eléonore Devillepoix.

Brussailes - Eléonore Devillepoix

L’histoire

À Brussailes, depuis le printemps, des œufs se volatilisent. Le Parlement des Oiseaux décide de tirer au clair ces disparitions mystérieuses. La mission est confiée à un trio bigarré : Jaboterne, un pigeon lunaire, Sept, une corneille acariâtre, et Chantperdu, un rouge-gorge tapageur.
En huit jours, d’un bout à l’autre de la ville, cette équipe improbable va devoir résoudre l’affaire… quitte à y laisser des plumes.

Mon avis

L’auteure nous envoie ici dans un voyage aérien à travers la ville de Brussailes, un nom qui s’associe sans mal à la capitale belge, Bruxelles. De mon côté, la comparaison s’arrête là, mais j’imagine que les habitants et habitués de ses rues pourront certainement y faire quelques rattachements. Car nous visitons l’endroit de long en large, avec divers éléments et architectures pour tenir place au décor. On ne s’y perd pas, on prend vite goût à la visite et c’est très agréable. Une visite qui commence d’ailleurs avec le rassemblement du Parlement des Oiseaux. Ces pauvres habitants voient leurs œufs disparaitre les uns après les autres, sans qu’aucune espèce ne soit épargnée. Le mystère est entier et inquiète la population. Mais une colonie, venue d’un pays lointain, est arrivée en ville ces dernières années et reste indépendante. Les perruches, serait-ce elles les coupables ? Trois citoyens plumés vont alors se retrouver dans une chasse à la vérité : Jaboterne le pigeon, Sept la corneille et Chantperdu le rouge-gorge. Une équipe étonnante mais dont les caractères opposés seront un atout sans conteste pour mener à bien leur mission.

Jaboterne, jeune pigeon sans problème, me fait penser à notre cher héros Frodon Sacquet du Seigneur des anneaux. Il se retrouve à vivre une quête qu’il n’a pas demandée et dont il ne mesure pas la portée. En plus, il doit quitter son nid douillet qu’il affectionne tant. Lui qui n’aime pas s’aventurer loin de sa contrée, c’est un dépaysement totale. Évidement, ce n’est pas l’œil de Sauron qui plane sur lui et ses compagnons, mais quelques ombres se glisseront tout de même sur leur chemin. En plus des dangers qui rôdent à chaque coin de rue, notre surprenant trio va en apprendre d’avantage sur leurs modes de vie respectifs et leurs besoins. Sans cette quête, jamais ces trois là n’auraient un jour eu la chance de converser ensemble et ainsi mieux découvrir son prochain. Ils apprendront alors que si l’inconnu peut faire peur, il suffit parfois d’un dialogue pour avancer. Une jolie histoire pour montrer que les différences de chacun peuvent être bénéfiques lorsqu’elles sont alliées pour le bien de la communauté.

Brussailes - Couverture

Jaboterne ouvrait des yeux ronds comme des oeufs devant la parure automnale des érables qui se reflétait dans l’eau sombre des lacs. Pour un pigeon urbain comme lui, l’orée de la forêt rimait avec exotisme et aventure – deux notions dont on lui avait toujours bien dit de se méfier.

Chapitre 11

J’ai beaucoup apprécié la manière dont l’auteure s’empare ici du lexique lié à ces animaux, en recréant parfois son propre vocabulaire. On découvre donc l’environnement comme le ferait un oisillon sorti du nid, avec des termes qui ne sont pas forcément propre à l’être humain. Car non, pour les animaux, une voiture ce n’est pas banal, ça fait peur et c’est étrange. Car l’homme est une espèce complexe et ses habitudes sont déroutantes. Des petites notes en bordure de pages viennent apporter quelques informations, souvent avec humour. Au fil du roman, Eléonore Devillepoix n’est pas sans rappeler que les animaux sauvages subissent beaucoup les actions humaines, comme la pollution ou l’urbanisation excessive qui empiètent sur leur habitat naturel. Telle une sonnette d’alarme qui teinterait à notre oreille que nous ne sommes pas seuls sur cette terre et que l’homme doit aussi penser à ces petits voisins, quels qu’ils soient.

Ce roman offre une aventure tendre, drôle, avec des personnages attachants. Un joli récit mettant en avant la différence, l’acceptation et la préservation de nos amis les bêtes.

Alors, envie d’un voyage à vol d’oiseau ?

« Brussailes » de Eléonore Devillepoix.
Éditions Hachette, 2022.

34 Commentaires sur “Brussailes. Eléonore Devillepoix

  1. J’ai lu ce livre l’année dernière et j’avais adoré ! Je n’avais pas fait le rapprochement entre Jaboterne et Frodon mais maintenant que tu le dis, c’est vrai qu’il y a un lien. Maintenant que je suis allée à Bruxelles il y a peu, il faudrait que je le relise pour faire un parallèle avec ce que j’ai pu voir 🙂

    1. Oh oui, je me souviens avoir lu ta chronique c’est vrai ! Je ne sais pas d’où m’est venue cette comparaison mais une fois l’idée en tête, impossible de m’en défaire. D’ailleurs, c’est valable pour la petite équipe au complet si je vais au bout de mon idée. Ils sont chacun le représentant d’un peuple et malgré leurs différences, ils s’associent pour ramener la paix dans toutes les communautés. 😉 Quelle chouette idée, je serai curieuse de découvrir si ton voyage apporte un regard neuf concernanr l’environnement et les décors du livre. ☺️

  2. J’aimerais bien découvrir ce roman et m’envoler avec les oiseaux. Je l’ai repéré il y a quelques temps chez Bidib, je crois.

  3. Je ne connaissais pas du tout, mais rien que cette couverture avec des petits oiseaux, ça me séduit totalement =) Le résume me plaît totalement et ton avis m’intrigue, merci pour cette jolie découverte !

    1. Elle est vraiment mignonne cette couverture, c’est vrai ! Le livre en lui-même est très joli. ☺️ Merci à toi de m’avoir lu, j’espère que tu auras l’occasion de découvrir cette drôle d’aventure. 🙂

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