Les Contes interdits, Raiponce. L.P. Sicard

Oubliez princesse, bonne fée et nains travailleurs. Avec la collection Les Contes interdits, prenez garde, les douces histoires laissent place aux cauchemars. Et Raiponce, sous la plume de Louis-Pier Sicard, a aussi eu le droit à cette vision torturée.

Les Contes Interdits - Raiponce - Louis Pier Sicard

L’histoire

Un incendie mortel dans un hôpital psychiatrique pour enfants. Des jeunes femmes qui disparaissent de manière inexpliquée. Une adolescente capturée à son tour par un être défiguré qui se plaît à lui brosser sauvagement les cheveux au creux d’une mine désaffectée. Un chasseur psychopathe découvrant par hasard le repaire du monstre.
Et l’horreur sanglante qui s’englue dans les mèches blondes de ce trophée vivant.

La collection

Publiés par les éditions québécoise ADA, Les Contes interdits proposent ces titres que l’on connait tous (plus ou moins) dans un style bien plus effrayant. Ces histoires qui peuplent nos enfances sont revisitées de manière horrifique, pour le plaisir des lecteurs avertis ! Presque une trentaine d’ouvrages, écrits par plusieurs auteurs, sont disponibles pour ravir vos envies de frayeur. On y retrouve entre autres : Blanche Neige, Peter Pan, Le Livre de la jungle ou encore Aladin. En somme, vous trouverez forcement un conte que vous avez tant aimé autrefois.

Mon avis

Qu’on se le dise, je n’ai jamais lu le conte originel Raiponce. Je connais principalement la version proposée par les studios Disney, avec le sympathique caméléon Pascal. Si, je m’attendais ici à une réécriture de l’œuvre des frères Grimm, c’est plutôt une adaptation libre reprenant les éléments clefs connus de tous. Et c’est très bien ! L’auteur revisite de manière effroyable les codes du conte pour enfants. La jeune fille, le chasseur, la sorcière, … Et il en fait quelque chose de totalement monstrueux.

Pour les autres livres de la collection, je ne peux pas encore juger mais pour celui-ci, les éditions ADA n’ont pas menti. La mention « Pour un public averti » sur la couverture n’est pas là pour attirer le chaland ! Concrètement, entre meurtre, nécrophilie, torture, séquestration, on est vraiment dans le domaine de l’horreur. J’apprécie les films d’épouvante, mais en livre, je n’avais encore jamais eu l’occasion de l’expérimenter (ce qui me surprend moi-même, d’ailleurs). Avec cette version de Raiponce, j’ai le sentiment d’avoir baignée dans une ambiance à la façon des films Détour mortel. Et si vous doutez encore du contenu de ce roman, avec Louis-Pier Sicard, on est plus proche du style gore que du slasher. Avis aux amateurs !

Oui, cela lui revenait : on l’avait assommée plutôt que de la poignarder. Pourquoi ? Que lui voulait-on ? La reconnaissance d’être encore en vie fut chassée par le désespoir de ne pas être morte.

Deuxième Partie – Chapitre II

Il m’a tout de même fallu quelque jours pour écrire cet avis, car cette lecture m’a laissé pantoise. Si je l’avais rédigée à chaud, j’aurais certainement utilisé des termes assez péjoratifs. Car je ne pourrais pas dire que j’ai aimé l’histoire au vu des actes que l’on y trouve. Mais je ne peux pas dire, non plus, que je n’ai pas aimé ce livre, car l’ambiance fait vraiment son effet. Finalement, ce drôle de sentiment, que j’éprouve aussi devant les films du même genre, atteste que c’est une expérience réussie. D’autres Contes interdits dorment dans ma liseuse, et je sais que, comme pour le cinéma d’horreur, je vais probablement me maudire de les aimer.

Alors oui, oubliez chevalier servant, animaux attachants et magie voluptueuse. Imaginez plutôt la cruauté, le mal à l’état pur, l’horreur. Vous y êtes ? Eh bien, c’est pire encore. Une histoire à ne pas mettre entre toutes les mains assurément !

Lu pour le Challenge Lecture d’hiver.
Catégorie : Un livre avec du feu sur la couverture.

« Les Contes interdits : Raiponce »
De L.P. Sicard. Éditions ADA, 2019.

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