Bonjour amis lecteurs ! Aujourd’hui je vais vous présenter un des romans noirs reçus dans le Ptit Colli du mois d’Octobre : Terre déchue de Patrick Flanery.

L’histoire
Un lotissement isolé où des villas surprotégées se dressent au milieu de terrains vagues. Dans ces lieux désolés, trois adultes et un enfant vivent un huis clos terrifiant. Quand ils emménagent dans la plus belle villa du lotissement, Nathaniel et Julia se félicitent de leur chance. Mais pendant la nuit les meubles sont déplacés et les murs tagués. Nathaniel accuse leur fils, Copley, somnambule, de vandaliser les pièces dans son sommeil.
Ne pouvant croire à la culpabilité d’un enfant de sept ans, Julia soupçonne Nathaniel. Copley, lui, répète que quelqu’un se cache chez eux et qu’ils sont en danger. Il a raison : dans le bunker secret qu’il a construit au sous-sol, l’ancien propriétaire, ruiné, rumine sa vengeance contre ceux qui habitent sa maison.
Mon avis
Alors que sa quatrième de couverture m’avait implantée l’idée d’un huis-clos étouffant brisant le bonheur d’une famille nouvellement débarquée dans un quartier favorable à la vie en communauté, j’en étais loin. Je m’attendais à découvrir un couple solide, un enfant jovial, tous trois malmenés par une présence indécelable, le tout dans une ambiance sombre, oppressante, et sans nul vision du bien-être extérieur bordant leur demeure et leur jolie palissade. Un cauchemar entre quatre murs, voilà ce que j’attendais. Dans les faits, on est pas loin de la vérité, mais la présentation de ces événements est sensiblement différente de ce que j’avais imaginé. Alors qu’il me tardait de découvrir cette famille victime d’un homme hanté par sa défaite, j’ai avant tout découvert une terre bafouée et son ballet d’habitants éperdus.
La première moitié du roman nous présente Dolores Woods, ce quartier résidentiel construit sur les cendres du passé. Les origines de cette terre nous sont dévoilées, triste époque où l’Amérique se noyait ouvertement dans l’esclavage, le racisme, la justice proclamée par un peuple refusant la différence. De cette histoire violente est né un lieu de vie construit par un homme, Paul Krovik, qui ignore tout de cet endroit. Et qui souhaite uniquement bâtir sa propre vision, trop idéaliste, du bonheur communautaire. Mais Louise, ayant grandit en ces lieux trouve encore la force et le besoin de prendre soin de cet héritage passé, pour ne jamais oublié ce qu’ont obtenu les siens dans la douleur et à la sueur de leurs fronts.

Je voudrais crier pour que tout s’arrête, pour que le monde humain se taise, pose sa tête collective sur la table de notre ruine autoproduite et laisse la terre guérir.
Citation
C’est dans cet environnement que vont emménager Nathaniel, Julia et leur fils Copley. Et la maison qu’ils ont acheté n’est autre que celle de Paul Krovik pour qui les rêves de grandeur se sont révélés être un véritable fiasco. Mais cet homme qui semblait déjà au bord de la folie avant sa chute, n’a pas dit son dernier mot. Il loge, invité inattendu et invisible, dans les entrailles de son ancienne maison, dans l’espoir irréel d’un jour reprendre ce qui lui appartient. Si dans cette deuxième partie du livre, le calvaire de cette famille devient concret, l’auteur nous propose une vision avant tout psychologique de ces personnages. On découvre l’enfance de Nathaniel, sa carrière, ses peurs concernant son couple et ses ressentiments pour Copley. Les chapitres concernant Copley nous laisse entrevoir un enfant intelligent, avec une vision du monde et de soi bien évolué pour son âge. Une rigueur dans son attitude et ses habitudes lui confère un semblant de stabilité dans cet environnement hostile. Mais son attitude, ses difficultés à communiquer et les faits étranges qui ont lieu dans cette maison, laisse croire aux parents que quelque chose ne tourne pas rond chez leur fils.
Malheureusement, j’ai trouvé que certaines descriptions traînaient en longueurs, notamment dans la première moitié du roman, me laissant la sensation que l’intrigue promit par la quatrième de couverture peinait à se mettre en place. Une fois cette étape passée, les événements tant attendus se dévoilent enfin, mais façonnés de manière distante, plus accès sur le vécu antérieur des personnages que les événements eux mêmes. Cependant j’ai apprécié les personnages de Louise et Copley, ces deux personnes radicalement différentes et pourtant si proches dans leur solitude. Leur façon de percevoir le monde et la vie. Le changement opéré sur le père de famille m’a lui aussi convaincue, comme une évolution inévitable d’un être se modifiant au contact de son environnement et de ses propres souvenirs. J’ai suivi cette famille et le pouvoir qu’exerçait sur eux ce changement de vie, sans pour autant me douter du dénouement qui viendrait et me serrerait le coeur.
Pour conclure, malgré les longueurs, la deuxième moitié du livre et son final ont réussi à me faire apprécier ce récit mêlant l’histoire d’une nation à la déviance sociale.
Connaissez-vous ce livre ?
“Terre déchue” de Patrick Flanery.
J’ai lu, 2021.
J’en ai déjà entendu parler ^^ ! Très belle chronique.
Merci beaucoup Miss Ravenclaw !
Passes une belle soirée 🙂
Coucou
Je ne connaissais pas du tout ce livre, merci pour le partage, je note pour mon prochain lecture
Ravie de faire la découverte de ton blog
Bisous
Anita
Avec grand plaisir Anita ! 🙂
Merci pour ta visite sur mon blog, et bonne future lecture. A bientôt 😊
Eh bien ! Je ne connaissais pas du tout mais j’ai vraiment très envie de le lire ! Je me le note.
Super ! 😊 J’espère que cette virée à Dolores Woods te plaira ! 😉
Je découvre ce thriller. La couverture me fais énormément penser à des ouvrages de Stephen King 😉 Je note tes réserves sur ce thriller qui ne t’as pas plu autant que le Olivier Norek. Belle journée Ludivine 🙂🌞
Tu as raison, je n’avais pas fait le lien mais il y a un quelque chose de Stephen King ! D’ailleurs en y pensant, le récit aussi à ce petit côté King dans l’écriture. C’est peut être pour ça que j’ai voulu le découvrir en premier parmis les deux que j’ai reçu dans ma box ! 🤭
Mes réserves sur ce roman viennent surtout du fait que j’étais partie sur une idée différente de l’intrigue. Je m’attendais vraiment a un total huis-clos, ce qui n’est pas le cas du tout, puisqu’on découvre la ville et son histoire en priorité. 😊 C’était différent de mes attentes, c’est surtout ça 😇
Belle journée à toi aussi Frédéric !
bonsoir, comment vas tu? le pitch me fait un peu penser au film parasite. passe une bonne soirée et à bientôt!
Bonjour Carfax, ça va bien merci, et toi ? 🙂
Je ne connais pas du tout ce film mais du coup, il m’intéresse bien, je vais aller voir sur internet ! Merci pour cette idée, belle journée. 😊
il a gagné la palme d’or à cannes (entre autres) j’en ai parlé sur mon blog si tu veux: https://asia4ever2.wordpress.com/2021/07/17/parasite-gisaengchung/
passe un bon vendredi et à bientôt!
Je vais regarder ça, merci. 😊 Bon week end.