Chambres Noires. Karine Giebel

Vous le savez peut-être déjà, fin 2020, Karine Giebel est revenue avec un nouveau livre. Et cette fois, c’est un recueil de nouvelles. Je vous présente donc Chambres noires.

Chambres noires - Karine Giebel

La 4ème de couverture

Il y a des soupirs, des souvenirs et des sourires. Il y a ces jours sans fin et ces nuits sans chaleur. Cette sensation d’être sale, d’être rien, moins que rien. Ces dangers qu’on n’a pas vus venir, ces risques qu’on n’a pas osé prendre. Ces tentations auxquelles on n’a pas eu la force de résister. Il y a ces mauvais héritages, ces mauvais choix, mauvaises pentes, mauvais départs. Il y a ce manque de chance. Il y a cette colère, ce dégoût. Il y a… Des fois où on préférerait être mort.
Voilà ce qu’on découvre dans les Chambres noires de Karine Giebel, recueil de quatre nouvelles inédites dont les héros, ou anti-héros, incarnent et dénoncent tour à tour les manquements de notre société. Quatre histoires pour lesquelles l’auteure emprunte les titres de grands films qui l’ont marquée.

Mon avis

Je me suis lancée dans ce livre sans savoir ce qui m’y attendait. Une amie, fan inconditionnelle de Karine Giebel, me l’a prêté. Sur ces bons conseils et comme j’avais déjà apprécié quelques romans de l’auteure, je me suis lancée les yeux fermés sans même avoir lu la quatrième de couverture. Alors finalement ? On reconnait bien la patte de l’auteure, les phrases sont percutantes, presque cinglantes. On redoute de croire en une once d’espoir tellement elle peut vite s’évaporer. Car Karine Giebel n’est pas une tendre, elle malmène ces personnages et ne les ménage pas. C’est oppressant, redoutable. La colère et la tristesse se mêlent à la lecture de ses mots.

La troisième nouvelle Un monde parfait est surement celle que j’ai le plus appréciée. C’était pour moi un moment fort, où on découvre avec horreur le dernier paragraphe, qui laisse peu de place au doute sur le dénouement. Une autre nouvelle, dicte l’histoire de Mme Mercier et fait écho à notre situation sanitaire actuelle. Elle relate l’état de vie que l’on a tous traversée au printemps 2020, le confinement. Cet événement est présenté parallèlement à un autre sombre passage de l’Histoire. La véracité de cette nouvelle est émouvante.

Avec Chambres noires on sent que Karine Giebel est touchée par la condition humaine. Certains thèmes sont récurrents dans ses écrits. Comme la pauvreté, la violence faites aux femmes ou encore l’esclavage moderne dont elle parlait déjà dans Toutes blessent, la dernière tue. Écrire sur des sujets aussi difficiles, mais importants, est tout à son honneur. On prend conscience des horreurs commises par l’être humain, partout dans le monde. Personne n’est à l’abri. Et on en oublierait presque que ces histoires sont fictives tellement elles sont empreint de réalisme, à la frontière du témoignage.

Je ne suis habituellement pas une grande lectrice de recueil. J’aime m’attacher aux personnages d’un livre et pour moi, ce format ne s’y prête pas ou très peu. Mais à l’occasion, je me laisse tenter car c’est aussi une manière de découvrir le style et l’univers d’un auteur, et ce sont souvent des livres publiés pour la bonne cause. Comme Phobia, dont les bénéfices sont reversés à ELA, Association européenne contre les leucodystrophies (Site de l’association). J’y avais d’ailleurs découvert les écrits d’Armelle Carbonel et Maud Mayeras.

Malgré ce manque d’engouement pour les recueils, je n’ai pas traîné pour lire celui-ci. Terminé très vite et sans difficulté, c’était un bon moment de lecture.

Vous connaissez ?

« Chambres noires » de Karine Giebel.
Aux éditions Belfond, 2020.

14 commentaires sur “Chambres Noires. Karine Giebel

  1. Ta chronique et la quatrième de couverture me donnent envie de découvrir ce recueil 🙂 Pour le moment je n’ai lu que Toutes blessent la dernière tue, mais comme toi j’ai adoré ma lecture, alors je compte poursuivre ma découverte de l’auteure, d’autant plus que j’adore sa plume aiguisée (j’ai actuellement Meurtre pour rédemption dans ma pal).

    1. Merci pour ton commentaire ! Toutes Blessent, la dernière tue est vraiment un super roman 🙂 Ce recueil est sympa pour continuer la découverte du travail de Karine Giebel et de sa plume aiguisée (tu as trouvé le terme juste, je n’aurais pas mieux dit !). Meurtres pour Rédemption est toujours dans ma pile à lire aussi, mais si tu aimes les thrillers son roman Juste une ombre est très bien. Angoissant à souhait 😇 Belle soirée !

      1. D’habitude les thrillers ce n’est pas trop mon truc, mais avec Giebel le courant passe plutôt bien 🙂 Et je note son roman Juste une ombre, il m’a l’air tout aussi chouette à lire. Bonne journée ^^

    1. Elle est percutante et ne laisse pas indifférent dans ces écrits, il n’y a pas de doute. De quel roman il s’agissait pour ta dernière lecture, tu as fait une chronique ? 😊 Merci Frédéric, passes une belle soirée également 🙂

  2. Une autrice que j’ai encore peu lue (dans le recueil Regarder le noir et son roman Chiens de sang seulement), mais je suis toujours marquée par le côté redoutable et oppressant, comme tu l’as dit, de ses histoires. Du coup je suis curieuse de lire ses autres écrits, dont ce recueil 🙂

    1. Je ne connais pas ce que tu cites, mais j’entends souvent parler de « Chiens de sang ». Oui, elle est redoutable, c’est bien là tout l’étendu de son talent ! 😊 Merci pour ton retour, contente que mon article t’ai plu, bon dimanche ! 🙂

  3. Ravie que ton peu d’appétence pour le genre, ce recueil ait su te plaire.
    Je n’ai lu que deux romans de l’autrice, et j’ai aussi été frappée par sa manière de s’emparer de thématiques difficiles comme l’esclavage moderne…

    1. Oui, c’était une bonne lecture, intense en émotions ☺️
      Je suis curieuse de savoir lesquels tu as lu ? Tu as des chroniques sur ton blog ? 🙂 Oui, Karine Giebel est impitoyable, c’est cru, franc et violent. Je trouve ces écrits très percutants, j’en ressors toujours troublée !

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